Arrivée à Aigues Mortes à 15H00 le lundi, après un trajet retardé par les embouteillages de haute saison. Après avoir quitté l’autoroute à Orange nous avons pris la nationale, une route pleine de charme, grâce à ses allées bordées d’arbres, qui nous faisait déjà rêver de notre croisière fluviale. Après un très bon accueil à la base de Nicols, nous décidons de partir le lendemain et de profiter de la journée pour découvrir la belle ville médiévale d’Aigues Mortes. Juste avant de partir à la découverte de la ville, un autre couple avec des enfants arrive à la base. La conversation est engagée, nous sympathisons et décidons de nous retrouver le mardi soir pour fêter l’anniversaire de l’une de leurs filles. Le soir, on mange dans un restaurant sympa sur la Place Saint Louis. Il y a des musiciens, des artistes qui proposent des petites toiles, d’autres qui coupent des portraits silhouettes, on se croit presque sur la place du Tertre à Montmartre ! En rentrant, nous admirons les remparts de la ville illuminés devant un ciel presque rouge au moment du coucher de soleil. Les vacances commencent bien !
Départ en croisière à 10H00 du matin. Dès les premiers kilomètres, nous réalisons qu'une croisière sur le Canal de Midi n’est pas comme le Canal du Nivernais (notre croisière de l’année dernière) : en Bourgogne, nous avons croisés 10 bateaux pendant toute la croisière, ici, c’est 5 bateaux par heure ! On longe des salines avec des flamants roses qui mangent à une vingtaine de mètres du canal… Un beau début de croisière ! À 17H00, arrivée à Palavas les flots où nous trouvons une place dans le port des plaisanciers. Nous sommes à juste quelques mètres de la zone marine – à 400 m, il y a la méditerranée ! On fait les courses et on mange sur la terrasse du bateau, avec une vue imprenable sur le canal qui mène à la mer. Du poisson frais et des crevettes grillées avec une sauce aïoli faite maison, un bon vin blanc du pays – que faut-il de plus pour être heureux ?
Le lendemain, nous partons à la plage. Il fait beau, l’eau est bonne et la matinée passe trop vite ! Nous déjeunons sur notre péniche de location et larguons les amarres, direction Etang de Thau ! On passe devant l’îlot avec la Cathédrale de Maguelone, puis le canal traverse l’Etang des Moures et l’Etang d’Ingril avant de nous amener à Frontignan. Nous devons attendre une petite heure devant le pont mobile, car il n’ouvre que deux fois par jour à cause de son mécanisme fragile. Du coup, il y a une vingtaine de bateaux qui attendent le signal de départ ! Grâce au livre de bord, je connais l’heure de l’ouverture et me positionne au milieu du canal… et nous sommes parmi les premiers à passer ! Une heure plus tard, on arrive à Sète. Un dernier pont à franchir, puis nous sommes sur l’Etang de Thau. 10 minutes plus tard, nous avons l’impression de naviguer sur la mer : le bateau commence à sauter sur les vagues et ma femme sort les gilets de sauvetage pour les mettre aux enfants J ! À gauche, on voit la méditerranée ; à droite, des milliers de bancs d’huitres. Je me jure d’en acheter ce soir, car plus frais tu meurs ! La navigation n’est pas facile, il faut se repérer grâce aux photos dans le livre de bord. Mon téléphone sonne, c’est Marc, le père de la famille avec laquelle nous avions sympathisée le premier soir : il nous a repéré avec ses jumelles. Marc me dit qu’ils ont seulement quelques centaines de mètres d’avance et propose de réserver une place au port de Marseillan. Marché conclus ! Le port est très joli mais plutôt petit, il reste deux places, on a de la chance d’arriver les premiers. Le soir, on fête les 7 ans de leur fille Kiara à bord de notre bateau (qui est plus grand, nous avons un Sixto, eux un Quattro ;-)). Marc a acheté des huitres et des moules, on se régale ! Une superbe soirée, la première d’une petite série car nous décidons de ne plus nous quitter avant la fin de la croisière.
Le matin, je tente une partie de pêche qui s’avère malheureusement infructueuse : aucun poisson n’a envie de mordre à l’hameçon. Nous partons après le déjeuner pour regagner le canal. Il y a plus de vent que la veille, mais heureusement nous n’avons qu’un petit quart d’heure à naviguer sur ces eaux mouvementées ! Au bout de quelques minutes cependant, une question nous tracasse : où est donc cette fameuse Pointe des Onglous, l’embouchure du canal dans l’Etang de Thau ? Nous voilà partis dans la mauvaise direction… il faut donc faire demi-tour (ce qui est facile sur l’Etang, bien heureusement). Enfin, nous repérons le phare qui marque la Pointe, et arrivons sur le canal. Ouf ! L’eau bien mouvementée de l’Etang derrière nous, nous continuons sur les eaux calmes du canal. Passage par Vias avec le parc d’attractions Europark, complètement désert parce que le parc n’ouvre que le soir. Nous décidons de passer le soir à Portiragnes. Sur le chemin, plusieurs croisements avec des petites rivières… il faut bien regarder la carte du canal pour ne pas perdre la bonne direction. Nous passons les premières écluses, et finalement, nous arrivons trop tard : l’écluse précédant le port de Portiragnes est déjà fermée (en haute saison, les écluses ferment à 18H45) et nous devons donc passer la nuit hors du port.
Je pars à la recherche des grillades et de la salade pour notre dîner ; Marc (le père de l’autre famille) fait un tour de vélo avec les enfants jusqu’à Port Cassafières pour leur montrer les chevaux blancs et les taureaux noirs qui font la renommée de la Camargue. Nous profitons d’une soirée conviviale barbecue et décidons d’aller au parc aventure Outdoor Portiragnes le lendemain matin. Le soir, trois autres bateaux remontent le canal pour amarrer derrière nous. Sur l’un des bateaux, des allemands nous racontent qu’ils avaient prévu de traverser l’Etang de Thau mais que ce n’était plus possible à cause du Mistral qui s’était mis à souffler de manière plus forte. Avec des vagues de 2 m au milieu de l’étang, les bateaux fluviaux risquent d’être renversés… on se dit qu’on a échappé belle !
Mauvaise nouvelle lors du réveil : Kiara, la fille ainée de nos amis, est malade ! Pourrons-nous quand-même aller au parc ? Coup de chance, il y a un cabinet de médecins et une pharmacie juste en face. On profite du temps d’attente pour acheter des fruits et légumes dans une ferme qui se trouve à quelques centaines de mètres de nos bateaux : tomates, concombres, pêches, melons… en direct des champs, un vrai délice ! De retour au bateau, on apprend que la petite a le droit de faire le parc, on est donc parti pour une matinée sportive : 4 kms à vélo, puis 18 attractions d’escalade, voilà de quoi pour bien se défouler. On repart à 13H30, quand l’éclusier a fini sa pause de déjeuner. En tout, il y a 5 écluses pour arriver jusqu’à Béziers, dont une écluse ronde qui fait le croisement de 3 canaux dont 1 qui mène à la mer. Un exercice qui demande un peu de concentration, car il y a 5 bateaux dans l’écluse qui doivent repartir dans un ordre bien précis. Sur le trajet, le temps se gâte de plus en plus. Arrivés à Béziers, il commence à pleuvoir, la température chute à 15 °C et on n’a qu’une seule envie : rester au chaud sur le bateau. La capitaine du port nous conseille de stationner à l’emplacement des gros bateaux de tourisme (qui ne sont pas en place ce soir-là) et de nous préparer à partir à l’ouverture de l’écluse, le lendemain matin à 8H30, pour passer les premiers.
On se lève de bonne heure et prend notre petit déjeuner. Le mauvais temps a fait place au soleil, du coup, l’humeur aussi est au beau fixe ! A 8H15, l’écluse ouvre ses portes, mais nous ne sommes pas encore prêts. Au moment où nous larguons les amarres, feu rouge et la porte de l’écluse se ferme… et c’est parti pour 2 heures d’attente. Il faut laisser passer tous les gros bateaux de tourisme, il y en a 5 qui se succèdent et qui prennent chacun toute la place dans l’écluse. Nos amis passent devant nous et en profitent pour prendre des photos lors de notre passage. Une fois rentrée, nous nous retrouvons dans un bassin profond de 15 mètres. Les portes fermées, l’éclusier nous fait signe et nous indique qu’il faut 2 personnes pour tenir le bateau à l’avant. Ma femme rejoint donc notre fille, puis l’eau commence à rentrer dans l’écluse. Il a bien raison : il faut être au moins deux car on se croit presque en bas des chutes Niagara ! Une pression énorme pousse le bateau vers la porte arrière de l’écluse ! Je mets donc le moteur en marche pour aider ma femme et ma fille à tenir le coup. Arrivés en haut, nous nous retrouvons devant une attraction bien particulière : un pont-canal qui traverse la petite rivière qu’est l’Orb. Cet aqueduc est en sens unique, c’est une expérience assez particulière de passer un pont au bord d’un bateau.
À juste quelques centaines de mètres, un autre challenge nous attend : l’échelle d’écluses de Fonsérannes. Un site unique en France, avec 7 écluses à passer d’affilée. Une fois arrivés en bas de l’échelle, le feu rouge se met au vert et nous pouvons rentrer avec les deux bateaux, plus un petit bateau de tourisme qui nous accompagnera sur le passage. La porte de la première écluse se ferme derrière nous, puis c’est parti pour deux bonnes heures de sport ! La pression d’eau est forte, il faut bien tenir les bateaux pour ne pas toucher la porte arrière de l’écluse. L’échelle est un véritable site touristique, il y a des centaines de spectateurs qui admirent les bateaux et qui nous applaudissent quand on réussit notre lancer de corde au premier coup ;-) ! La dernière écluse passée, nous revoilà dans le canal pour poursuivre notre chemin vers Capestang, le port que nous avons choisi pour passer la nuit. Une fois arrivés, nous partons pour une longue balade dans cette belle petite ville. Un terrain de jeux pour les enfants, une maison « trompe l’œil » (regardez les photos !), des petits commerces pour faire nos courses pour le dîner, puis on passe une soirée tranquille sur notre bateau autour du barbecue.
On n’arrive pas à croire que c’est déjà la dernière étape avant d’arriver à Somail, notre destination ! Il nous reste 3 heures de navigation, dont le passage du tunnel de Malpas, d’une longueur de 160 m – après le passage du pont-canal à Béziers et l’échelle d’écluses à Fonsérannes, une dernière expérience forte qui restera gravée dans notre souvenir. Le canal devient de plus en plus étroit, avec des virages de 90° qui nous réservent parfois des surprises comme p. e. de nous trouver en face d’une grosse péniche aménagée en bateau habitable et deux fois plus longue que notre embarcation, qui fait déjà plus de 13 m, quand-même ! Encore quelques passages sous des ponts étroits, mais après une vingtaine d’heures de navigation, c’est devenu de la routine. On arrive à Somail tôt dans l’après-midi ; après avoir « stationné » les deux bateaux, Marc et moi partons en taxi pour chercher les deux voitures à Aigues Mortes, pendant que le reste de l’équipage commence à faire le ménage sur les bateaux. De retour à Le Somail, nous finissons le nettoyage des bateaux et passons une dernière soirée entre amis dans un restaurant très sympa près du port. C’est la fin de notre aventure, mais nous nous jurons de nous revoir très bientôt. Ainsi, lors de notre croisière, nous avons fait la connaissance d’une famille adorable, on est devenu de vrais amis, merci Nicols !
Pour éviter les bouchons de la journée, nous décidons de passer notre dernier jour à la plage de Narbonne. Après un dîner à Sète, nous prenons la route à 21H30 et arrivons à 5H00 chez nous en Alsace. Merci encore pour cette nouvelle aventure de croisière !